La formidable histoire du musette – partie 2
La formidable histoire du musette – partie 2
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Le swing musette : la guitare aux côtés de l’accordéon

Période capitale, les quelques années de l’entre-deux guerres resteront comme les belles années du style musette.

Le Jazz

Avec l’Après Guerre, c’est les années folles.

Venu d’Amérique, le jazz s’en mêle et l’accordéon, empruntant à ce style venu d’outre-Atlantique est roi ! On danse désormais le fox-trot, le paso-doble et le shimmy, le tango, le black-bottom et le charleston. C’est à ce moment qu’apparaissent les dancings, plus chics que les bals-musettes. Le « jeu de tambour », la batterie, fait son apparition et modernise l’orchestre. A ses côtés, la contrebasse, et parfois du piano, de la clarinette, du violon ou même de la scie musicale ou de la harpe comme dans l’orchestre d’Emile Vacher, pionnier toujours sur le devant de la scène et sachant adapter son répertoire aux nouveautés ; et surtout, le banjo, puis la guitare, d’inspiration manouche, prirent place ; ils donneront bientôt naissance dès la fin des années 30 au #Swing Musette avec Gus Viseur d’abord, puis Jo Privat et Tony Murena, fidèles complices de Django Reinhardt (ce dernier accompagnera les orchestres de bal, dont celui de Péguri, dès 1926 au banjo) et des frères Ferret (Baro, Matelo et Sarane). Citons également Didi Duprat, fidèle accompagnateur de Tony Murena. Ils apportent le swing de la pompe à l’orchestre, mais aussi leurs subtilités harmoniques et ornements qui sculpteront la musique du piano à bretelles.

C’est ce mariage sacré de l’accordéon chromatique et de la guitare manouche qui donnera le jour à des morceaux swing musette tels que Sa Préférée, Indifférence, Swing Valse, équilibre parfait entre accordéon et guitare, composition et interprétation.

Les Bals

C’est aussi la grande époque du Balajo qui ouvre en 1935 rue de Lappe par un certain Georges « Jo » France, lieu où l’on voyait se côtoyer aussi bien le bourgeois venu s’encanailler, que les malfrats de tout poil, proxénètes et petits voyous ambiance gapette, marcel et mégot entre les chicots. Le bal-musette des années 40 gardera cette image que l’on qualifierait aujourd’hui d’underground, véritable repaire à durs-à-cuire. Au même titre que les milonga pour le tango, ou les bars enfumés du rébétiko, ce genre de lieu était sujet à controverse, et côtoyait également des lieux où les femmes y pratiquaient un autre genre de commerce…
Ceci dit, dans ces bals, la musique swingue, l’ambiance y est somme toute conviviale et à coup sûr populaire ; Surélevés sur une estrade, les musiciens y jouaient en acoustique, rappelons-le, et, de ce fait, un silence relatif y régnait. Chaque danseur achetait un jeton, bon pour une danse, qu’il donnait au patron qui passait sur la piste pour pouvoir danser la suivante. Une bagarre éclatait parfois entre deux truands se disputant une demoiselle, mais ça faisait partie du décors, si bien que certaines étaient mises en scène par le tôlier pour donner le frisson au visiteur étranger au milieu! Ce sont les grandes heures du swing musette, où la musique reine est autant dansée qu’écoutée, et ce, jusqu’à ce qu’un autre conflit mondial vienne perturber la fête…

Accédez à la partie 3 en cliquant ici

Bel article sur les bals de la rue de Lappe par P. Krümm:

http://blogs.mondomix.com/accordeon.php/2010/03/22/a-la-decouverte-des-bals-musette-de-pari

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