La formidable histoire du musette – partie 3
La formidable histoire du musette – partie 3
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Les paillettes de l’après-guerre

La Deuxième Guerre Mondiale éclate et met fin aux festivités (notons tout de même la parenthèse Zazou, musique swing sous l’occupation) ; mais dès 1945, le musette devient la musique de la Libération : un style populaire, devant se moderniser pour rivaliser avec la nouvelle vague rock, avec les noms les plus connus comme Horner et Verchuren, grands interprètes et stars d’un genre récupéré, adulé par les émissions d’une médiatisation en mal d’originalité et qui donnera l’image qui reste aujourd’hui : celle d’une musique de variété aux rengaines essorées et franchouillardes. Les paillettes qui en mettent plein les yeux ne suffisent pas à raviver les flonflons d’une fête d’un autre temps.

Néanmoins, à côté de tout ce marasme, le grand Jo Privat et le fantastique Matelo Ferret nous donnent dans un dernier souffle une ultime Manouche Partie, album phare et emblématique qui s’approprie un style que tout le monde semble avoir oublié et qui s’impose dès lors comme une référence indéfectible. C’était en 1960 et y figurent des standards tels que Minor Swing, Les Yeux Noirs, Nuages, comme un hommage au frère Django, aux côtés d’autres perles toutes aussi magnifiques. Matelo enregistrera de son côté, les valses que Django composa à ses treize ans, sur un album sans lequel on en aurait aucune autre trace. Baro, lui, tirera de ses souvenirs ses Valses d’hier en 1965-66. Albums au succès discret mais à l’apport certain.

Soulignons ici le rôle de ces guitaristes manouches tels Baro, Matelo, ou encore Tchan Tchou Vidal ou Etienne Bousquet, qui, à partir des années 50, seront ceux qui continueront à faire vivre cet héritage de la valse swing au travers de leurs interprétations guitaristiques de leurs valses manouches .

Il faudra attendre ces mêmes années 60 et l’hégémonie du Rock’n’roll pour enterrer le style, et les années 80  avec Didier Roussin et le projet Paris Musette, puis les années 90 pour assister à un regain d’intérêt pour celui-ci. Citons Lubat et Minvielle ou le groupe Java pour s’être approprié le genre d’une manière personnelle des plus heureuses.

Epilogue

Ainsi, le style musette sera passé par trois grandes périodes, mais le public, lui, n’aura retenu que la dernière.

Le musette demeure cependant un véritable métissage entre les musiques du Centre de la France, d’Italie, mais aussi d’Amérique et d’Europe Centrale et aura été un genre tout à fait nouveau et prisé par toutes les tranches de la population. Apparue dans le Paris du début du XXème siècle, voici un Musique aux Origines Contrôlées, pas encore reléguée au rang de patrimoine, et certifiée 100% Française !

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