Emile Vacher, l’inventeur du style musette
Emile Vacher (1883-1969) est la première star de l’accordéon. Avec le pianiste Jean Peyronnin, il cosigne certains des morceaux les plus connus : Reine de Musette, Brise napolitaine, Bourrasque, Les Triolets… Millionaire puis désargenté, il est considéré comme l’inventeur du genre musette.
Le contexte
Ce qui s’est passé, c’est que déjà avant 1914, l’accordéon prend une place de plus en plus importante. Et puis les gens s’intègrent à la vie parisienne : ils veulent un répertoire plus large. Et si tu veux avoir un bal avec plus de clientèle, tu dois proposer une musique qui plaît au plus grand nombre. Emile Vacher, qui est considéré comme le créateur du genre musette : c’est la personnalité qui a émergé à ce moment là, par ses compositions, son talent, sa virtuosité, sa technique… c’est la référence de la première période du musette jusqu’aux années 30.
Les débuts
Il a commencé dans un bal tenu par des Auvergnats : le café Delpuech. Ils avaient embauché un joueur d’accordéon qui jouait de tout, et faisait danser une musique populaire non-auvergnate. Ce n’était pas forcément des musiciens auvergnats qui jouaient dans les bistrots auvergnats. Ce n’était pas aussi cloisonné qu’on le pense. Il a commencé gamin, puis il est venu sur Paris jouer dans des bals. Il a monté des orchestres avec guitare puis banjo, il y avait même une harpe, piano…
Son style
Ce qui est intéressant dans le jeu de Vacher, c’est que, par rapport aux Italiens qui jouaient legato, lui s’est inspiré beaucoup du jeu de cuivres. Fin XIXème, il y avait beaucoup d’orchestres de cuivres, de musique champêtre avec flûtes, cornets, pistons etc… Chaque ville avait sa petite fanfare. C’était une musique sonore jouée en extérieur. Le style Vacher est intéressant car c’est le premier qui a commencé à attaquer ses notes comme le ferait un piston. Ca donne un certain brillant, une énergie, une attaque, de la netteté dans les attaques. C’est le premier qui a poussé dans ce style-là, avec des notes bien détachées, un rythme… ce qui rend très bien dans les javas : ça marque les suspensions, les appuis. Il était très fort dans ce domaine, et il a fait école. Contrairement aux Peguri, qui eux étaient plutôt dans les arrangements, les mélodies, les belles harmonies.
L’influence italienne
Les Peguri ont enregistré beaucoup de 78 tours. Louis Péguri a écrit un livre : « Du bouge au Conservatoire », qui est un peu une histoire de l’accordéon avec beaucoup de connaissances. C’était de très bons musiciens les Péguri. Avec Colombo, Murena, ce sont les grands noms du musette d’origine italienne, qui a marqué la couleur, les harmonies, les thèmes… Il y a une grosse inspiration du musette qui vient d’Italie. Ca remonte jusqu’aux formes classiques et aux musiques populaires de Naples, du Sud de l’Italie. Il y a beaucoup d’accordéonistes italiens qui sont venus : Gardoni… C’était dans les années 20. Du début du siècle aux années 20-30. Il y avait une colonie italienne dans la région parisienne. Cavanna en parle dans son livre Les Ritals : il était sur Nogent sur Marne, une des banlieues d’Italiens.
Le trio de Michel Esbelin, Flor de Zinc:
http://www.myspace.com/flordezinc
https://www.facebook.com/FlorDeZinc/
Le deuxième CD de Flor de Zinc vient de sortir chez Buda Musique :
http://www.budamusique.com/
[…] qui en redemande: c’est le musette du premier âge, celui de Charles Péguri puis celui d’Emile Vacher, grands accordéonistes et véritables vedettes du début du […]