Interview Christophe Astolfi – partie 1: Portrait et parcours
Interview Christophe Astolfi – partie 1: Portrait et parcours
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Interview de Christophe Astolfi – partie 1

Christophe Astolfi vient de sortir une méthode capitale, la première du style, consacrée aux valses swing : « Astuces de la guitare manouche » (aux éditions Coup de pouce).

C’est dans une brasserie à Paris que Christophe Astolfi a bien voulu répondre à quelques questions et parler de son parcours… et bien plus encore.

Portrait

crédit photo: Hinrich Wulff

Les débuts

J’ai commencé la guitare à 12 ans. Vers 15-16, ans, avec un pote dont le père était musicien, on a décidé d’arrêter l’école, et d’apprendre le métier de musicien. On a donc appris le répertoire du bal, car c’était ce qui rapportait de l’argent. On a donc appris le répertoire tous les samedis pendant 2 ans, les chachas, les valses, les sambas… toute la panoplie pour jouer dans les bals. C’était dans les années 90.

Les bals

C’était en Lorraine. Il y avait une forte immigration d’Italiens, et donc beaucoup d’accordéonistes et de guitaristes, c’est ce que jouaient principalement les Italiens ; c’est eux qui jouaient dans les bals. Et je suis issu de cette communauté, j’ai grandi dans cette culture de l’accordéon et du bal. Mais avec mon pote, ça nous faisait rigoler car on l’associait à la musique des vieux ; donc au début on l’a fait pour faire plaisir à son père et puis après on s’est prêtés au jeu, car il y a de très belles mélodies dans ce répertoire.

Le jazz

Et en parallèle on bossait le jazz, car son père faisait la différence entre la musique de bal et la musique de cabaret, (les standards de jazz en fait). Et c’est dans ce contexte là qu’il me demandait d’accompagner comme Django, il appelait ça la loco. Ainsi, il y a toujours eu, dans mon parcours, un lien entre les deux.

Ensuite j’ai quitté cet endroit, son père est mort, et quand je suis revenu, on m’a tout de suite proposé du boulot. Surtout des thés dansants, ce qui me plaisait car il y avait moins de variété : on jouait des valses des pasos, des chachas… Alors que dans les bals il y avait des jeunes et on devait jouer du disco pour faire danser, ce qui n’était pas très chouette à jouer. Donc, pendant trois-quatre ans je jouais quasiment tous les dimanches. C’est là que j’ai commencé à jouer des valses ; j’accompagnais mais on me demandait toujours de jouer une valse et comme j’aimais bien Reine de Musette, c’est celle-là que je jouais.

pochette du disque de pierre baro ferret

Et c’est à ce moment que je me suis dit qu’il y avait un truc à faire, un style à part entière à la guitare ; qu’il y avait moyen de développer l’esthétique et d’en faire un mélange naturel avec le jazz. Et ce truc s’est réalisé quand j’ai écouté pour la première fois, des années après, le disque de Baro Ferret, Valses d’hier et d’aujourd’hui. Quand j’ai entendu ce disque, je me suis dit que ce mec avait fait avant moi ce que j’avais imaginé!

L’orchestre

Concernant l’orchestration, il y avait un accordéoniste et un organiste avec un orgue à touches accordéon et une boîte à rythmes, chose qui se faisait beaucoup question de budget, et moi à la guitare. Pour du musette, l’accordéon jouait devant et l’orgue assurait les accords et partie de basse. Et quand c’était disco, boléro ou variété, l’accordéon accompagnait et l’orgue était devant. Il y avait un peu de swing aussi où je faisais les soli.

Le répertoire

On jouait pour la danse, on faisait des séries de deux ou trois. Pour les valses, on rajoutait parfois un B ou un trio, mais y’avait pas d’improvisation. Ce qui était important, c’était les tempi : s’ils étaient trop élevés, on se faisait engueuler. Donc, la priorité, c’était vraiment le danseur.

En valse, on jouait la Valse chinoise, Reine de Musette, Bourrasque, le Retour des hirondelles… du musette première époque. Il y avait plusieurs types de valses : les valses lentes, les valses péruviennes, tyroliennes, viennoises…

Cette époque a duré 5-6 ans. Après je suis parti vivre à Bruxelles.

C’était dur les bals. Ca durait de 21h à 3-4h, sans pauses, après il fallait ranger le matos ; et les thés c’était de 14h à 19h.

 

Les Gitans

J’ai commencé à rencontrer des gitans à cette époque là. J’ai appris beaucoup avec eux, parce qu’il y a une manière très naturelle de jouer avec eux, très efficace. Ca m’a décomplexé quelque part. A un moment il faut jouer, et les école ont tendance à te maintenir dans une situation de « un jour je saurai jouer », mais tu dois d’abord apprendre tout un tas de choses avant. Quand tu joues avec des gitans, tu sais ou tu sais pas ; si tu sais pas, tu apprends et tu reviens . J’en ai connu à Nancy, puis après à Forbach : il y avait Matcho Winterstein, Pipis Haag, Eddy Bockhorny, Fanto Reinhardt qui m’ont beaucoup inspiré.

Cliquez ici pour accéder à la 2ème partie de l’interview

Pour tout savoir sur l’actualité de Christophe Astolfi (concerts, masterclass, cours particuliers…):

www.christopheastolfi.com

https://www.facebook.com/christophe.astolfi

christopheastolfi@yahoo.fr

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