Rue de Lappe
L’histoire de la rue mythique du bal musette : la rue de Lappe, avec ses bals, ses apaches et ses filles de petite vertue.
La rue de Lappe avant le XIXème

paris 1930
Au XVIIIème siècle, on sait qu’il y avait déjà des Auvergnats, des corporations de ferrailleurs qui étaient là. Ce quartier, le faubourg St Antoine, c’était beaucoup d’ouvriers, des petites entreprises, des artisans… la classe laborieuse qui se retrouvait.
voir l’article sur les origines et débuts du musette ici
Les communautés de La rue de Lappe
A partir du XIXème, il y avait des Italiens, des Juifs, des gens d’Europe Centrale qui sont arrivés là. Francis Lemarque est né rue de Lappe, d’une famille juive (il s’appelait Nathan Korb). Son père devait avoir un métier qui a fait qu’ils sont arrivés dans ce quartier.
La mauvaise réputation
La problématique centrale, c’est la prostitution. A Paris, à cette époque, la tendance était généralisée à tous les quartiers. C’était une industrie. Tous les niveaux de la société étaient concernés. Il y avait énormément de bordels. Et le bal était le milieu privilégié pour ce genre d’activité. Ca pouvait être un problème pour les bals dits « de famille » où l’on dansait entre auvergnats, tandis que dans d’autres, des prostituées y venaient pour récupérer de la clientèle. Dans ceux-ci, on y envoyait pas les enfants. La rue de Lappe, c’était la rue chaude.
plus sur les bals de l’entre-deux-guerres ici
Les apaches et le folklore
Plus tard, dans l’entre-deux-guerres, le côté dangereux du quartier a été mis en scène : c’était organisé. On reconstituait un faux bal apache ; à un moment, des gens tiraient dans le bal, tout le monde partait… C’était pour les touristes en mal d’exotisme à qui on voulait montrer le Paris des truands, le Paris malfamé.
Les apaches
L’époque des apaches, Casque d’Or etc… C’est devenu une mythologie. Les apaches, c’était les truands parisiens. Le nom d’apache vient du fait qu’ils étaient sanguinaires, ils n’avaient peur de rien et on a fait référence aux Indiens qui faisaient peur à tout le monde. On les considérait comme des sauvages.
Casque d’Or
Casque d’Or était une prostituée occasionnelle comme beaucoup d’autres femmes. Il y a beaucoup de prostituées qui étaient des couturières par exemple, des filles qui ne gagnaient pas beaucoup en fait. C’était la misère. On n’imagine pas mais le niveau de vie à l’époque était très bas. Les gens n’avaient pas d’argent. Beaucoup de filles utilisaient la prostitution comme moyen pour mettre du beurre dans les épinards. Pour nous, aujourd’hui, ça n’est plus vraiment palpable car ça a complètement disparu depuis la Seconde Guerre Mondiale (loi Marthe Richard, 1946), mais Paris était la ville des plaisirs avant cela. Le monde entier venait se divertir à Paris parce que c’était la baudriole, c’était la fête.
Au-delà de la rue de Lappe
Dans les années 30, les gens allaient danse dans les guinguettes du bord de Marne. C’était la banlieue proche mais c’était encore la campagne ; on le voit dans les premiers films parlant des années 20-30, avec Fernandel, Gabin, sur fond d’histoires de bals… Il y a un petit film qui traîte de cela : Nogent Eldorado du dimanche (Marcel Carné, 1929).
L’enceinte de paris
Jusqu’en 1860, il n’y avait que douze arrondissements à Paris. A Denfert, il y a encore un immeuble construit à la fin du XVIIIème siècle où était perçu l’octroi, qui était une taxe que devaient payer les marchands pour faire entrer leurs marchandises dans Paris, et souvent les bals, guinguettes, auberges, se tenaient à la limite de cette enceinte pour ne pas payer cette taxe. Les gens venaient depuis le centre, le vin y était moins cher. Ca attirait une clientèle populaire.
Le trio de Michel Esbelin, Flor de Zinc :
http://www.myspace.com/flordezinc
https://www.facebook.com/FlorDeZinc/
Le deuxième CD de Flor de Zinc vient de sortir chez Buda Musique :
http://www.budamusique.com/
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