Le musette, d’où ça vient ?
Les quatre grandes sources musicales à la base du courant musette.
Bien qu’emblématique d’une certaine facette de notre société, peu nombreux sont ceux qui connaissent les origines de ce style devenu si populaire. On en oublierait même qu’il y aurait eu un avant-musette. Examinons donc la généalogie du musette :
La mère-patrie du musette: l’Auvergne – XIXème siècle
Les premiers bals à musette, ou bals bougnats, dès le début du XIXème siècle faisaient déjà raisonner la musique auvergnate à Paris. Venue du centre de la France pour trouver du travail, une immigration régulière en est venue achalander la capitale de ces nouveaux arrivants depuis le XVIIIème siècle au moins, apportant avec eux, les musiques du centre de la France et leur sens de la fête. Gaies et invitant à la danse, celles-ci devinrent vite populaires. Ainsi arriva le musette à Paris: au son de la cabrette et des grelots.
La concurrence des Italiens 1900-1914
Mais à la fin du XIXème siècle, les Auvergnats eurent à accueillir un concurrent sérieux qui ne tardait pas à remettre en question l’hégémonie de la cabrette sur le Paris de la fête: l’accordéon, inventé en Autriche et apporté par les Italiens, fut vite prise de par ses possibilités plus étendues et la puissance de son soufflet. D’abord interdit dans certains bals authentiquement auvergnats, il ne tarda pas à accompagner la cabrette sur l’estrade, et petit à petit, à l’évincer dès le début du XXème siècle…
Les années jazz 1918-1939
Après la seconde Guerre mondiale, l’accordéon est roi, et le jazz débarque. Le tout-Paris ne veut plus que danse au son de la batterie, dansant sur les pas du fox-trot, du black-bottom et du charleston. Puisant dans cet énergie et cette liberté nouvelles, l’accordéon musette s’adapte au style: le swing-musette est né ! Gus Viseur d’abord, puis Charley Bazin, Jo Privat et Tony Murena prennent le devant de la scène et donnent une musique unique et précieuse.
L’apport de la guitare manouche
C’est dans ces mêmes années que la guitare se retrouva liée à l’accordéon dans cet âge d’or du musette, lui apportant une assise rythmique complémentaire et un phrasé manouche venu du centre de l’Europe. Accompagnateurs de Django Reinhardt, Baro, Matelo et Sarrane Ferret, mais aussi Didi Duprat ou Henri Crolla développèrent un jeu musette unique, dans la même lignée que celui de la musique du Hot Club de France.
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